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L’agriculture bio: Groupe Daabon de le clan Dávila Abondano

Semana
25 de octubre de 2012

 

 

daabon - dávila abondano

 

Le tour du monde des contradictions vivantes et des réussites de l’agriculture biologique commence par la Colombie, que l’on n’attendait pas là. Le pays s’est ainsi ‘converti’ au bio dans différents secteurs, le tout premier étant celui de l’huile de palme, cultivée sous la surveillance de paramilitaires sur des surfaces immenses par le clan - La familia Dávila Abondano propriétaire du groupe Daabon. Dans ce monde bien éloigné des valeurs fondatrices de la bio, on expulse des paysans, on utilise des paramilitaires et on favorise les agrocarburants au détriment des cultures vivrières (alors que la Colombie a été autosuffisante jusque dans les années 90).

 

La canne à sucre – notamment pour les agrocarburants – est elle aussi très largement cultivée en monoculture intensive et chimique. Flairant l’intérêt d’une production ‘bio’, les mêmes producteurs ne voient pas de contradiction à cultiver de moindres parcelles de canne à sucre bio enclavées en plein milieu des immenses champs traités au glyphosate (c’est-à-dire au Roundup) et à toutes sortes de produits chimiques ; il faut dire que ces entreprises ne s’encombrent pas des droits sociaux et syndicaux non plus. Il existe cependant de petites coopératives bio traditionnelles, diversifiées et opérant à petite échelle dans la culture du café, mais elles doivent résister à toutes sortes de pressions de la part des grands groupes (comme Nestlé) que leur indépendance ombrage… Le lecteur découvre cette jungle et se dit que la certification bio d’un organisme comme Ecocert serait de nature à séparer le bon grain de l’ivraie, si par chance l’organisme certificateur s’aventurait jusqu’en Amérique du Sud. De fait, Ecocert est présent en Colombie et certifie la ravageuse culture intensive d’huile de palme, tout simplement parce qu’il ne se fixe aucun critère social. D’ailleurs, en Colombie, la certification est de plus en plus refusée car non garante du respect écologique global, des travailleurs, des communautés, de la biodiversité et de la souveraineté alimentaire!

 

Dès les premiers chapitres on comprend que la notion de bio recouvre plusieurs réalités parfois bien éloignées. Avant la révolution industrielle, précise Philippe Baqué, toute agriculture était bio mais la justice sociale ne faisait pas partie de ses projets. C’est ainsi que l’auteur distingue, en français, d’après le genre du déterminant, la bio qui est une agriculture biologique soucieuse de justice sociale, et le bio qui est un segment du marché couvert par un label en rapport avec un mode technique de production.